Les chemins de pénétration en forêt au Saguenay—Lac-Saint-Jean en 2000
Dominance des secteurs d’activité selon les
emplois en 2006
BUT ET OBJECTIF
L’objectif
de cette carte est de faire ressortir le secteur d’activité qui domine dans
chaque municipalité du Saguenay–Lac-Saint-Jean etdans chaque arrondissement de Saguenay.
ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES
Les
données proviennent du Recensement du Canada de 2006. Les emplois dans les
secteurs d’activité concernent l’occupation exercée par les personnes de 15 ans et plus qui résident dans chaque municipalité
(subdivision de recensement). Cela comprend, pour le
secteur primaire, les activités agricoles, de pêche et de piégeage, de
l’exploitation forestière, des mines et des carrières. Pour le secteur
secondaire, il s’agit des activités manufacturières
et de la
construction. Quant au tertiaire, cela comprend les activités
liées au transport et à l’entreposage, aux communications et aux autres
services publics, au commerce de gros et de détail, aux intermédiaires
financiers et aux assurances, aux services immobiliers et aux agences
d’assurance, aux services aux entreprises, aux services gouvernementaux, aux
services d’enseignement, aux services de soins de santé et des services
sociaux, à l’hébergement et à la restauration et ainsi qu’aux autres industries
de services.
Il est à noter que ces données décrivent
l’occupation des personnes qui résident dans chaque municipalité, ce qui ne
veut pas toujours dire que les emplois sont exercés dans celle-ci.
La méthode de ségrégation mise au point par Apparicio (2000) a été
utilisée pour analyser les données et pour déterminer le secteur d’activité qui
domine dans chaque municipalité. L'information illustrée sous forme de plages
dans cette carte n'est, ni plus ni moins, que la synthèse de trois modèles (ou
cartes) qui mesurent la surreprésentation d'un groupe dans les unités
spatiales. Dans le cas qui nous intéresse, il s’agit des trois secteurs
d’activité (primaire, secondaire et tertiaire). Pour y arriver, on calcule
premièrement un indice d'égalité pour chacun des groupes. Cet indice mesure la
distribution d'un groupe et varie de 0 à 1; la valeur 0 correspond à une
distribution parfaitement égale dans les unités spatiales et la valeur 1 décrit
une distribution ségrégative maximale.
Afin
de localiser la surreprésentation ou la sous-représentation d’un groupe
(secteur d’activité) dans la région étudiée, on utilise premièrement le
quotient de localisation (QL) ou de concentration, soit le rapport entre la
proportion du groupe dans la municipalité et la proportion du groupe dans la région. Si le QL est
supérieur à 1, le groupe est surreprésenté dans l’unité spatiale et inversement
s’il est inférieur à 1. Pour une valeur 1, le QL signifie que la concentration
du groupe X dans l’unité spatiale est égale à celle de l’ensemble de la région. Le
quotient de localisation aborde la distribution d’un groupe dans une région
donnée et représente ainsi une mesure d’égalité unigroupe pouvant être
discrétisée et cartographiée. Deuxièmement, il s'agit
d'identifier le groupe (le secteur), parmi les trois, qui a obtenu la plus
haute note dans chacune des unités spatiales. Finalement, une symbolisation
appropriée en trois plages de couleur permet de voir la distribution de la
dominance des secteurs d’activité.
COMMENTAIRE
L’analyse de ségrégation se présente en
deux temps: l’analyse sectorielle et l’analyse de la dominance. Pris
séparément, les secteurs d’activité montrent des coefficients de localisation
(QL) très diversifiés (voir le tableau ci-joint). Dans le primaire, il n’est pas
surprenant que les municipalités rurales obtiennent les plus hautes notes; par
exemple Girardville, Péribonka et Saint-Augustin ont des scores dépassant 6.
Pour le secondaire, ce ne sont pas les centres urbains qui possèdent les plus
forts coefficients, mais plutôt des municipalités rurales souvent périurbaines;
cela n’empêche pas des villes de type « Company town », Alma et l’arrondissement
de Jonquière, de s’y trouver. Quant au tertiaire, ce sont les centres urbains
qui s’imposent. Cette fois-ci, l’arrondissement de Chicoutimi, Roberval,
l’arrondissement de La Baie ainsi que la réserve indienne de Mashteuiatsh ont
tous des scores supérieurs à 1,0.
Tableau des coefficients de localisation (QL) et de la
dominance
La
surprise la plus grande concerne l’analyse de la dominance des secteurs
d’activité dans chaque municipalité. Le secteur primaire est dominant dans 41
municipalités qui, dans la très grande majorité des cas, ne sont pas des
centres urbains, sauf pour Saint-Félicien et Dolbeau-Mistassini au
Lac-Saint-Jean. La dominance du secteur secondaire forme un bloc de municipalités
périurbaines dans le Haut-Saguenay allant d’Hébertville-Station à Saint-Félix-d’Otis.
Seuls l’arrondissement de Chicoutimi, l’arrondissement deLa Baie, Roberval et la réserve indienne de
Mashteuiatsh sont dominés par le secteur tertiaire.
Si l’on observe l’ensemble de la
région, il se dégage un patron composé de trois noyaux urbains où dominent les
emplois dans le secteur tertiaire: l’arrondissement de Chicoutimi combiné à l’arrondissement
de La Baie et Roberval. Dans le Haut-Saguenay, l’arrondissement de Chicoutimi
est ceinturé de municipalités dans lesquelles les emplois du secteur secondaire
sont dominants. Tout autour, les emplois du secteur primaire dominent comme une
épaisse couronne. Cela ne peut s’expliquer que par le rôle que jouent l'agriculture
et l’exploitation forestière dans les collectivités rurales.
Cette
carte mérite d’être comparée aux autres cartes qui traitent des secteurs
d’activité économique et aux cartes d’utilisation du sol.
RÉFÉRENCES
APPARICIO, Philippe, (2000), Les indices de ségrégation résidentielle: un outil intégré dans un
système d'information géographique, Université du Maine et
INRS-Urbanisation, 20 pages, [http://www.cybergeo.presse.fr/essoct/apparici.htm].
GAGNON, Christiane, (1994), Profil social et économique des
municipalités du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Dossier cartographie et
statistique, Chicoutimi, 27 pages.
GAUTHIER, Majella-J. et
Louis-Marie BOUCHARD (sous la direction de), (1981), Atlas régional du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Chicoutimi, Gaëtan Morin
éditeur, planches F-1, F-2, F-6, F-13 et F-14.
SOUTIEN FINANCIER
Fonds spécial
de soutien du DECSR - UQAC
Carl BRISSON et Majella-J. GAUTHIER. Laboratoire d’expertise
et de recherche en télédétection et en géomatique, Université du Québec à
Chicoutimi, mars 2009.